Instapoèmes

Culture

#InstaPoésie. Elles s’appellent Cécile, Kiyémis ou Laura. Avec leurs comptes Insta et leurs écrits extras, elles sont la preuve - bien vivante ! - que la poésie française n’est pas la chasse gardée des - un peu morts - Rimbaud, Baudelaire ou Prévert."

On n’arrive pas à définir la poésie mais on la reconnaît quand elle est là." Si la phrase n’est pas d’elle, pour Cécile Coulon, écrivaine et poétesse de 31 ans - la plus en vue du moment -, elle résume parfaitement les écrits "qui la touchent de manière si forte, que c’est forcément de la poésie". Une poésie qu’elle distille elle-même dans ses livres et sur son Insta où elle avoue que "l’existence ressemble à une partie de football américain : je ne comprends rien, mais ça m’amuse beaucoup".

Si Kiyémis s’amuse aussi avec les mots, ses poèmes sont plus révoltés, comme Nos humanités, son premier ouvrage. Figure de l’afroféminisme français, celle qui "fait du bruit" depuis 2014 sur son blog écrit des mots pour faire entendre sa voix et surtout celles qu’on n’entend pas : "Ne plus se taire, chuchoter. Ne plus chuchoter, demander. Ne plus demander, réclamer. Ne plus réclamer, créer."

Et elle aussi elle crée, l’air de rien : Laura et son compte Insta Laura dans l’air, sur lequel elle "se joue des mots et de la vie", entre slam et poésie. "Beyoncé wasn’t built in a day", explique celle qui sait que "tout va bien finir par rentrer dans le désordre". Si elle le dit.

En plus de nos badass françaises de la poésie, il y a aussi la star du genre, à l’international : la Canadienne née en Inde Rupi Kaur et ses 4,5 millions d'abonnés. Et bien sûr, Amanda Gorman, qui à 22 ans a fait plus de bruit que Gaga et J-Lo avec son poème splendide lors de la cérémonie d'investiture de Joe Biden.

Publié dans la Quotidienne du
3/6/22