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Si tu ne peux pas aller voter, il n’y a pas même pas de problème, mais une solution, faire une procuration.
Étape 1 :
- Trouve une personne de bonne volonté - pas besoin d’habiter dans la même commune mais elle devra aller dans ton bureau de vote - et demande-lui son numéro national d’électeur. Il est inscrit sur les cartes électorales. Si par hasard PERSONNEENOR n’a pas de carte d’électeur, elle peut retrouver ce numéro sur ce site.
- Si tout le monde a piscine, va sur le site du parti pour lequel tu veux voter, il te redirigera vers des militants qui pourront voter à ta place.
Étape 2, soit :
- Tu déposes ta demande en ligne puis tu la fais valider physiquement auprès de la police ou la gendarmerie.
- Tu vas directement voir la police ou la gendarmerie et tu remplis un formulaire sur place.
Dans les 2 cas, tu auras besoin d’une pièce d’identité.
Emballé, c’est pesé.
Psst. T'avais déjà donné procuration pour la Présidentielle et tu veux vérifier si c'est encore valable ? Vérifie là. T'avais donné procuration mais tu veux y aller toi-même finalement ? Il suffit de te pointer le jour J.
Tu l'as peut-être remarqué : y a comme une différence entre le pourcentage obtenu par les partis au 1er tour des législatives et la projection en nombre de sièges à l'Assemblée nationale.
% de voix obtenues au niveau national vs projections en sièges des instituts de sondage :
26,11 % pour l’alliance de gauche, Nupes, vs 150 à 190 sièges - env 29 %
25,88 % pour le groupe qui soutient le Président, Ensemble!, vs 255 - 295 sièges - env 47 %
18,68 % pour le Rassemblement national vs 20 - 45 sièges - env 7 %
11,30 % pour la droite, Républicains et alliés, vs 50 - 80 sièges - env 11 %
Psst. Sachant qu'il y a 577 élections législatives pour 577 députés et que la majorité absolue est à 289.
3 points pour comprendre :
Ce qu'il se passe.
On fait le bilan du 1er tour des législatives.
Rembobine Amine, je suis lost in elections.
Et il n'y a pas que toi ! Avec 52,49 % d’abstention, on n’a jamais aussi peu voté à un 1er tour de législatives de toute la Ve république. C’était 40,6 % en 2017, pour comparer. On fait le bilan, de gauche à droite.
Ok, raconte.
À gauche, l’alliance insoumis + écologistes + communistes + socialistes se qualifie pour le 2d tour dans 371 circonscriptions sur 577. À court terme, c’est une victoire, parce qu'elle a su se rassembler pour peser et qu’elle sera a minima la 1re force d’opposition. Avec 26 % hier, elle fait un peu mieux qu’en 2017 avec 25,49 %. C’est son 2ème plus mauvais résultat depuis la Seconde Guerre mondiale.
Et pour la majorité présidentielle ?
Elle se qualifie pour le 2d tour dans 417 circonscriptions sur 577, mais fait moins bien qu’en 2017, en perdant une centaine de qualifications. Côté ministres, la Première, Elisabeth Borne, est en bonne position, mais le 2d tour risque d’être plus difficile pour d'autres ministres comme celle de la Transition écologique, Amélie de Montchalin. Selon les calculs, la majorité présidentielle oscillera autour de la majorité absolue qui est de 289 sièges. Si elle ne l’a pas, elle devra, au gré des lois et de leur couleur politique, aller chercher des voix à gauche ou à droite pour les faire passer.
Et les Républicains ?
Menacés de disparition après la cata présidentielle, où leur candidate, Valérie Pécresse, a obtenu 4,8 % des voix, les Républicains (droite) sauvent leur peau avec 13,17 % des voix. Certains, au sein du parti, se voient donc déjà comme des faiseurs de lois pour le président s’il n’obtient pas la majorité absolue.
Donc, qui y gagne ?
L’extrême droite. Enfin le Rassemblement national, plus précisément, car les candidats Reconquête !, le parti d’Eric Zemmour, ont tous (lui y compris) été éliminés. Le RN récolte 19 % des votes et le parti aura potentiellement un groupe parlementaire pour la 1re fois. Ce qui signifie + de pépettes et + de temps de parole.
Comment je peux me préparer pour le 2d tour ?
D'ici dimanche, tu peux te rafraîchir la mémoire sur le job des députés sur notre antisèche. Ah oui, tu auras aussi le mode d’emploi pour établir une procuration. Tu peux checker les candidats restants au 2d tour sur cette carte.
Pour dessiner le visage de l’Assemblée. Et, par ricochet, celui du gouv. Oui, car le gouv doit avoir avec lui la majorité des voix pour pouvoir passer ses lois et gouverner. Donc, soit le parti du président Macron conserve la majorité absolue (> 50 %) et c'est banco pour le gouv d'Elisabeth Borne, nouvelle Première ministre ; soit il a une majorité relative et il va devoir composer avec un ou plusieurs groupes d'opposition ; soit un autre parti a la majorité et c'est la cohabitation, avec Président et Premier ministre de 2 camps différents.
5 grands groupes sont présents dans quasi toutes les circos :
- À gauche : Nupes, l'alliance France Insoumise, écologistes, socialistes et communistes. Ils proposent par ex : le SMIC à 1 500 €, la retraite à 60 ans et la sortie du nucléaire.
- Au centre : Ensemble !, le groupe du Président + MoDem de François Bayrou + Horizons, le parti d'Édouard Philippe, ils se retrouvent autour du programme du candidat Macron : report de l'âge de la retraite, réforme du RSA, fin de la redevance audiovisuelle et chèque alimentaire.
- À droite : Les Républicains principalement + Nouveau centre + UDI. Ils veulent : baisser le prix des carburants, défiscaliser et revaloriser les retraites.
- Plus à droite : Rassemblement national. Ils proposent : baisse de la TVA à 5,5 % sur les énergies, moins de charges patronales, réindexer les retraites sur l’inflation et un min vieillesse à 1 000 €.
- Plus à droite : Reconquête! d'Eric Zemmour qui veut revaloriser les petites retraites et décaler l'âge légal, contrôler l'immigration.
Pour les législatives, on découpe le pays en circonscriptions, alias circo. Ce n’est ni une région, ni un département, mais une division purement électorale qui compte environ 120 000 habitants. Et 1 circo = 1 député. Pour un total de 577. Ta circo est notée en haut de ta carte électorale ou là.
Pour se présenter : nationalité française, pas de peine d'inéligibilité, 18 ans min. Depuis 2014, on ne peut pas être député + maire ou député + diriger la région ou député + ministre. En revanche, aucune obligation de résider là où l’on se présente.
Le vote se fait au scrutin uninominal (= on vote pour 1 personne, pas 1 liste), majoritaire à 2 tours :
L'avantage de ce système, c'est qu'en encourageant les alliances, il favorise, à la fin, une majorité claire à l'Assemblée. L'inconvénient, c'est que les petits partis moins bien implantés ou les partis d'extrêmes, peu populaires pour les alliances, se retrouvent écartés, alors même qu'ils peuvent avoir eu pas mal de voix au 1er tour. En 2017 par exemple, LREM et le MoDem ont reçu 49 % des voix, mais obtenu 350 sièges à l’Assemblée, soit 60 %. C'est pour ça qu'il y a de multiples demandes pour un scrutin proportionnel, comme aux régionales et aux européennes, où chaque parti décroche un nombre de sièges en fonction du nombre de voix obtenues. Ce qui permettrait de mieux représenter les tendances de l'électorat, mais rendrait plus difficile le vote des lois, comme sous la IVe République.
Le pouvoir législatif, c’est celui qui fait les lois. Les députés qu’on va élire aux législatives de juin taffent avec les sénateurs pour les discuter et les voter en suivant 3 grosses steps :
1/ L’initiative. Y a les projets de loi, présentés par le gouv, et les propositions de lois, venant du Parlement (Assemblée + Sénat). Dans 80 % des cas, c'est le gouv qui présente de nouveaux textes. Logique : il veut appliquer son programme.
2/ La délibération. Avant d’être voté par le Parlement, le texte est étudié par les députés et les sénateurs. D'abord en petits groupes, les commissions parlementaires, puis chaque assemblée se réunit l'une après l'autre pour le discuter et l'amender. Le texte fait des AR entre les 2 chambres jusqu'à ce qu'elles soient ok sur le même texte : c’est la navette parlementaire. Parfois, ça peut durer longtemps et si elles ne tombent pas d'accord, le ou la Première ministre peut convoquer une commission mixte paritaire avec 7 députés et 7 sénateurs pour s'accorder. Le texte doit ensuite être validé par les 2 chambres. Si c’est toujours pas bon, l’Assemblée l'emporte.
3/ L’adoption. Une fois la loi votée, on l’envoie au gouv, qui la passe au Président, qui la valide. Il a 15 jours pour la faire contrôler par le Conseil constitutionnel puis la promulguer - càd la publier au Journal Officiel pour qu'elle devienne opérationnelle.
Le gouv peut aussi forcer le passage d'une loi + rapidement avec l'article 49.3 de la Constitution, via lequel il engage sa responsabilité. Surtout utilisé en cas de majorité fragile à l'Assemblée, celle-ci garde une marge de manœuvre : elle peut voter une motion de censure qui oblige le gouv à démissionner. Michel Rocard (PM socialiste de 88 à 91), détient le record avec 28 utilisations du 49.3.
Déjà, il faut avoir en tête que les institutions de la Ve République, c’est un tango entre les pouvoirs de l’exécutif (= le gouv) et le législatif (= Sénat + Assemblée). Depuis 2002, les législatives suivent la présidentielle pour permettre à la présidence de décrocher une majorité à l’Assemblée, et donc d'avoir une marge de manœuvre pour faire les lois, aka gouverner.
Un mandat dure 5 ans, et parmi les élus de 2017, la majorité sont des cadres entre 40 et 59 ans, 39,5 % sont des femmes. Côté job, ils ont tenu env 6 000 heures de séances et touché une indemnité de 5 700 € nets/mois.
Leur rôle, c’est de fabriquer les lois et de contrôler l’action du gouvernement. Ton ou ta députée pourra :
Pour savoir quels sujets vont être discutés, l'ordre du jour est fixé par la Conférence des présidents, qui réunit 1 pers du gouv + présidents des commissions, groupes politiques, etc. des 2 assemblées. À la hache, le gouv a 2 semaines/mois pour ses sujets et les parlementaires, les 2 autres. Ensuite, l'Assemblée nationale et le Sénat travaillent en ping pong pour construire les lois, et en cas de désaccord, c'est l'Assemblée qui l'emporte.
Le site pour déposer en ligne ta demande de procuration.